Voyager autrement : la réalité virtuelle au service d’un tourisme plus sobre
Face à l’urgence climatique et à l’érosion de la biodiversité, chaque kilomètre évité compte. La réalité virtuelle offre une manière d’explorer le monde tout en limitant les émissions et la pression sur les écosystèmes. Et si cette technologie devenait un levier concret pour réinventer nos façons de découvrir, apprendre et s’émerveiller sans surconsommer de ressources ?
Réalité virtuelle, un tremplin pour des escapades à faible impact
Nintendo a lancé le Virtual Boy, précurseur des casques VR, bien avant l’essor actuel des usages. Avec la montée en puissance des technologies dites Industrie 4.0 au début des années 2010, des expériences immersives crédibles ont émergé dans le tourisme, accessibles depuis chez soi. Lors des restrictions de 2020-2021, l’appétit pour ces visites a explosé : le musée du Louvre a enregistré plus de 10 millions de visites virtuelles en deux mois.
L’habitude s’installe durablement et séduit particulièrement les jeunes : en 2023, 34 % des personnes âgées de 16 à 24 ans et 35 % des 25‑34 ans utilisaient la réalité virtuelle.
Pour beaucoup, ces contenus servent d’« avant-goût » pour préparer un séjour bas carbone (choix du train, optimisation de l’itinéraire), tandis que d’autres y voient une alternative ponctuelle quand des contraintes écologiques, budgétaires ou sécuritaires l’exigent. Dans tous les cas, ces expériences peuvent désengorger des sites fragiles et soutenir la préservation des patrimoines.
Accessibilité, coûts et gestes numériques responsables
La VR ne remplace pas toutes les sensations d’un voyage, mais elle peut éviter des déplacements fortement émetteurs. Selon une étude, le tourisme virtuel contribue à 12 des 17 Objectifs de développement durable (ODD) ainsi qu’à 42 de leurs 169 cibles (25 %). Remplacer un vol long-courrier par une exploration immersive, c’est un gain net : d’après l’Agence de la transition écologique (Ademe), un aller-retour Paris-New York représente environ 1,7 tonne de CO₂ par passager.
Côté matériel, le frein reste le prix : en France, l’Apple Vision Pro est affiché à partir de 3 999 euros.
Des solutions plus accessibles existent toutefois, comme des casques autonomes (Meta Quest 3, environ 549 euros ; Meta Quest 3S, environ 329 euros), l’emprunt en médiathèque, la location ou le reconditionné.
Pour réduire encore l’empreinte numérique : privilégier le Wi‑Fi, limiter la résolution, télécharger une fois et visionner hors ligne, alimenter son usage avec une électricité renouvelable et partager l’équipement à plusieurs. Utiliser la VR pour planifier un itinéraire sobre, remplacer un long-courrier sur deux, ou découvrir virtuellement des zones vulnérables sont des choix concrets et cumulativement puissants.
Adopter ces pratiques, c’est faire rimer curiosité et sobriété. En testant avant de partir, en soutenant les institutions qui proposent des visites virtuelles, en choisissant des mobilités douces quand on voyage réellement et en diffusant ces bonnes pratiques autour de soi, chacun peut alléger son empreinte tout en gardant le goût de l’ailleurs. Le futur du voyage peut être plus léger, plus juste et toujours aussi inspirant : à nous de l’activer.
Leave a comment