Cap sur la fin du thermique en 2035 : consolider l’ambition et accélérer les solutions électriques
La planète chauffe et la qualité de l’air réclame des décisions nettes. Alors que l’Union européenne vise la fin des ventes de voitures thermiques en 2035, tout recul fragiliserait la trajectoire climatique. Des acteurs de la recharge alertent pour éviter les faux pas qui freineraient la décarbonation.
Garder le cap européen et éviter les fausses bonnes idées
L’association des opérateurs de bornes, Charge France, redoute des exemptions accordées à Bruxelles aux hybrides rechargeables après 2035. Au nom d’une neutralité technologique, certains constructeurs souhaiteraient ménager ces modèles.
Aurélien de Meaux, dirigeant d’Electra et président de Charge France, souligne que l’usage réel est souvent moins vertueux que promis: de nombreux conducteurs branchent leurs véhicules moins qu’annoncé, privilégiant le moteur essence, avec des émissions qui ne se situeraient pas à 30 g de CO2 par kilomètre mais plutôt autour de 120 ou 150 g, sans compter la surconsommation liée à des batteries lourdes.
Le Parlement européen a validé en 2022 l’arrêt des ventes neuves à essence ou diesel, hybrides comprises, à partir de 2035 dans l’Union européenne, et un point d’étape en 2026 doit permettre d’ajuster si nécessaire.
Parallèlement, le PPE a demandé à la Commission européenne d’éviter d’imposer des amendes en cas de non-respect des objectifs de réduction des émissions de CO2 en 2025. Selon Aurélien de Meaux, une dérogation détournerait les investissements européens de l’électrique, au risque d’affaiblir la compétitivité face aux constructeurs chinois.
Passer à l’échelle: infrastructures vertes et gestes du quotidien
Pour réussir, cap sur des solutions concrètes. Déployer massivement des stations de recharge rapides, interopérables et alimentées par des énergies renouvelables.
Généraliser une maintenance irréprochable et l’affichage clair des tarifs, faciliter le droit à la prise en habitat collectif et accélérer les installations sur les parkings d’entreprises. Encourager la recharge intelligente pour lisser la demande et réduire la facture, avec des incitations aux heures creuses. Renforcer la transparence sur les données d’usage des hybrides rechargeables afin d’aligner les calculs d’émissions sur la réalité.
Côté citoyens, adopter des mobilités sobres change la donne: marche, vélo, transports publics, covoiturage et autopartage. Lors d’un achat, privilégier un véhicule électrique dimensionné aux besoins, considérer l’empreinte sur tout le cycle de vie et opter pour une électricité d’origine renouvelable.
Les utilisateurs d’hybrides rechargeables peuvent diminuer leur impact en branchant systématiquement, en planifiant les petits trajets en mode électrique et en pratiquant l’écoconduite.
Les collectivités ont un rôle clé: soutenir des hubs multimodaux et réserver les aides les plus élevées aux véhicules les plus propres.
Nous avons l’occasion d’accélérer une mobilité plus saine, génératrice d’emplois et d’air respirable. En consolidant l’objectif de 2035, en réussissant le rendez-vous de 2026 et en misant sur l’innovation plutôt que sur les demi-mesures, l’Europe peut garder une longueur d’avance.
À chacun d’agir dès maintenant: choisir des usages sobres, exiger des infrastructures exemplaires et contribuer, pas à pas, à une route zéro carbone.

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